Histoire et
Généalogie de la
famille PARROT
AVIS
Cet ouvrage étant photocopié, le papier est donc émulsionné. Il est nécessaire d'éviter de laisser le cahier ouvert, longtemps exposé à la lumière diurne: elle affectera la base de l'émulsion, donnant à la page exposée une coloration jaunâtre. La lumière artificielle ne produit pas cet effet.
Il est plus pratique de remiser le cahier à plat; s'il l'est verticalement, le placer entre deux forts volumes qui le pressent. Cette attention évitera que le coin supérieur des feuillets se "voile".
S'il y a lieu d'inscrire des notes ou commentaires, certaines encres ne peuvent écrire sur l'émulsion; le plomb le peut très bien. Le verso de chaque page n'est pas traité d'où remarques et commentaires peuvent être inscrits à la gauche de la page qui appelle ces notations.
AVANT-PROPOS
Il est bien normal que, dans cet ouvrage, le mot ‘ancêtre' soit fréquemment employé. S'il est au pluriel, il désigne alors tous les ancêtres; s'il est au singulier et avec majuscule (l'Ancêtre) : il désigne alors celui qui, venu de France, s'installa à Lotbinière et y implanta notre famille. Il serait très long, chaque fois qu'il sera question de lui, de le désigner par ses prénoms Louis Auguste Frédéric ! Sur certaines pages, ces prénoms pourraient revenir dix fois ! Par ailleurs, le sigle de ses initiales (LAF) n'est pas euphonique et peut-ètre pas respectueux
Cet avant-propos est l'unique moment de ce livre où l'auteur utilise le "Je". Tout l'ouvrage qui suit est écrit à l'impersonnel.
Pour les " cousins " qui ne me connaissent pas, mon matricule est I-III-1 ; il signifie que je suis le premier-né dans la troisième génération et dans la lignée première. Référant à ma biographie sommaire (page 139), le lecteur découvrira mon âge !
Le projet d'écrire l'histoire de notre famille et d'en dresser la généalogie remonte à l'année 1928. Je dois confesser que mon père en fut l'instigateur. à cette époque vivaient encore trois fils de notre Ancêtre: Emile (IV-I-9), Adolphe (V-I-11) et le dernier-né, Alphonse (VI-I-13). De la deuxième génération, à cette date, il y avait plusieurs petits-fils et petites-filles de l'Ancêtre mais la plupart trop jeunes. Mais, dans la première lignée, il y avait mon père, (Aduire : I-II-1), son frère Hervé (I-II-6) et leurs soeurs: " les tantes " qui étaient évidemment ‘tantes' pour leurs neveux et nièces de la troisième génération de la même lignée, dont je suis. Il y avait aussi, dans la deuxième lignée, Philippe (II-II-16) . Ces descendants de l'Ancêtre étaient tous nés à Sainte-émmélie et y avaient vécu, de sorte qu'ils devaient avoir, dans leur mémoire, nombre de souvenirs. Moi-même, comme il est expliqué à la page 205, j'étais resté tres attaché à la famille de mon grand-père, Frédéric (I-I-3), de qui une information considérable relative à son père, l'Ancêtre, fut obtenue, et bien des années avant qu'il ait été décidé d'écrire cette histoire. Il décédait en 1918, alors que j'avais 20 ans. Il n'en demeure pas moins que cette ‘relation' par mon grand-père s'est révélée d'une assistance considérable.
Au cours des quelques dix années qui suivirent, une information de valeur fut obtenue à la suite de visites aux descendants mentionnés, principalement par le prêt de documents que les uns ou les autres conservaient. La plupart sont reproduits ici parce que je les avais photocopiés. Il n'y a rien comme un document pour supporter les avancés d'un historien ! Une masse d'information se trouvaient ainsi colligée quand, par un de ces hasards que le destin impose parfois, elle fut réléguée au fond d'un tiroir où elle dormit durant quelque quarante années
Si je puis maintenant parachever l'ouvrage, c'est que la Providence a bien voulu me prêter vie ! Etant retraité, le temps ne me fit pas défaut ! Ce travail m'a procuré une véritable satisfaction de produire une oeuvre qui, je le souhaite, aidera tous les membres de la famille à se souvenir de leur origine, à comprendre la vie de leurs ancêtres, et probablement à se mieux connaître. Je ne pense pas avoir fait oeuvre exceptionnelle; je désire uniquement qu'elle soit utile et agréable.
Sillery
1972
Cet ouvrage n'aurait sûrement pu être aussi complet sans la collaboration de chacune des personnes ici nommées, auxquelles un cordial merci est dû ..
a/ En tout premier lieu, l'instituteur P. Mettetal, et le pasteur L. Ahnne de l'église de Valentigney (Luthérienne) dont les recherches étendues dans les vieux registres ont permis d'établir l'ascendance de l' Ancêtre jusqu'à 1585 du côté paternel, et 1550 du côté maternel;
b/ L'abbé Laurent Paradis (depuis longtemps décédé), 27e curé de Lotbinière, auteur de l'ouvrage "Les Annales de Lotbinière: 1672-1933" édité par ‘L'Action Catholique' 1933, duquel ouvrage furent obtenues les informations relatives à la seigneurie, à la famille seigneuriale, la vie des premiers colons, etc.;
c/ L'abbé Georges Hébert, actuel curé de Saint-Louis de Lotbinière, fils de Sainte-Emmélie, dont les recherches dans les registres paroissiaux permirent d'établir exactement les dates de naissance, mariage et décès des enfants de l'Ancêtre. (Avant 1867, les citoyens de Sainte-Emmilie relevaient de Saint-Louis de Lotbinière). C'est principalement surtout au sujet du mariage mixte de l'Ancêtre que les connaissances de l'abbé Hébert s'avérèrent éminemment utiles;
d/ Les "oncles" Emile, Adolphe et Alphonse, fils de l'Ancêtre, vivants en 1928, qui fournirent beaucoup d'information, confirmant des faits déjà connus, surtout prêtèrent de nombreux documents; ils étaient les souches des lignées IV, V et VI ;
e/ Philippe (II-II-16), Charles-Edouard (V-II-37) et Charles (VI-II-50) vivants en 1972 : Philippe est sans doute le descendant de l'Ancêtre qui possède le plus d'information généalogique qu'il a lui-même colligée et classée; Charles-Edouard possède une information intéressante sur Montbéliard; quand à Charles, qui cultivait la terre ancestrale, il possède les portraits au fusain qui sont reproduits dans ce cahier ;
f/ Hervé (I-II-6) qui a reçu de son père, Fréderic, les "papiers personnels" de l'Ancêtre, maintenant préservés par son fils Clément (I-III-7), pour les avoir prêtés, en 1930 et reprêtés en 1972; et sa fille Charlotte (I-III-8) qui, douée d'une mémoire fabuleuse, a fourni nombre de dates ;
g/ Alphonse Marchand, âgé de 83 ans en 1972, beau-frère de Philippe, qui a été à l'emploi de la seigneurie: 25 ans et 6 mois au moulin à farine, 12 ans à la ferme du Domaine et 13 ans comme jardinier au manoir du Platon. L'information qu'il a fournie est extraordinaire !
h/ En dernier lieu, et l'auteur s'en voudrait de ne pas les mentionner, les'cousins' de toute lignée qui ont répondu aux lettres, rempli les questionnaires, etc., qui ont ainsi aidé considérablement à dresser la généalogie produite ici.
L'auteur de cet ouvrage ne prétend aucunement être 100% exact.. Il se peut aussi que nombre d'erreurs orthographiques aient échappé à son attention .. Le lecteur est prié d'entreprendre cette lecture avec l'intention arrêtée de noter les erreurs qu'il découvre et de bien vouloir les communiquer. Pour simplification, noter comme suit: 101-3-9, ce qui signifie: page 101, paragraphe 3, 9e. ligne, et mentionner l'erreur. De la sorte, les corrections seront effectuées et, après un certain délai, une feuille "Errata" sera expédiée à chaque détenteur d'un exemplaire de ce cahier.
Alors, cousin/cousine :
Place bloc et crayon à ton côté et sers-t-en!
L'adresse: 1328 avenue des Pins
QUEBEC Québec
G 1 S 4 J 5
De plus, si la "parenté" est d'accord, il serait désirable de maintenir à date l'éventail généalogique présenté dans ce cahier. Si les membres de la famille veulent alors communiquer la survenance des naissances, mariages et décès, un bulletin annuel sera émis à tous les détenteurs d'un exemplaire du cahier. Tant que vie sera prêtée à l'auteur!.. Subséquemment, son fils Louis (I-IV-3) continuera probablement.
D I V I S I O N S D E L ‘ O U V R A G E
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Page-titre 1
Avis spécial 2
Avant-propos 3
Index 6
PREMIERE PARTIE = Branche française
Correspondance, documents: ascendance de l'Ancêtre 8
Dernière famille 25
Montbéliard 33
Les "sommités" 37
DEUXIEME PARTIE = Branche canadienne 38
Portraits : l'Ancêtre 41
son épouse 42
Arrivée de l'Ancêtre : établissement, mariage
transactions, occupations 43
Famille Legendre 79
TROISIEME PARTIE = La généalogie
Principes, immatriculation 93
Ordre alphabétique 99
L'EVENTAIL GENEALOGIQUE 105
Perpétuation, continuité 114
196 biographies sommaires 122
QUATRIEME PARTIE = Considérations
Statistiques variées 178
La seigneurie de Lotbinière : la famille seigneuriale 189
le territoire 195
Sainte-émmélie 203
Généalogies collatérales 221
les autres 227
Annexes (26 documents, lettres, etc.) 228
Au total : 228 pages)
28 annexes) 267
22 demi-pages)
PREMIERE PARTIE
BRANCHE FRANçAISE
C'est dans la Franche-Comté, ancienne province de la France, que le nom de famille P A R R O T prit forme et fut utilisé pour la première fois. Cette "graphie" du nom a probablement débuté vers le VIIIe ou IXe siècle. Il est même probable qu'à l'époque la Franche-Comté n'était pas rattachée à la France ; cependant, sa population était bien française bien qu'adjointe de quelques éléments germaniques (Voir histoire de Montbéliard, page 33).
Aux temps présents, le nom de famille passe automatiquement du père aux enfants et personne ne songe à contester cette transmission héréditaire. Elle est légale et nécessaire en vue d'attribuer à chaque citoyen une identité bien définie. Il n'en était pas ainsi aux temps des carolingiens. Le christianisme s'était implanté en France et attribuait, au baptême, un nom religieux à tout individu. C'était usuellement le nom d'un apôtre ou d'un saint tels : Pierre, Jacques, André, Jean ou Paul, Hugues, etc., et les gens commencèrent à être connus et à s'interpeller sous ce nom de baptême. Bientôt, il arriva que la population ne pouvait plus différencier les Pierre, les Jacques, les Jean, les Paul Le peuple qui est parfois brillant, commença d'attribuer à chacun un autre terme tiré des circonstances propres aux individus. C'était la mention du métier, d'une particularité géographique, du lopin de terre habité, de l'origine, de la parenté, etc., tel que : Pierre le meunier, Jacques du lac, Mathieu le gendre. Dans certaines régions, cette méthode attribuait définitivement à un individu le sobriquet, parfois péjoratif, dont on l'avait affublé : Paul le loup, parce qu'il n'était pas sociable ; Jean le loucheur ; Jacques poing carré C'était la méthode pratiquée en Franche-Comté où, en plus, les suffixes en OT OD et OZ recevaient la préférence du peuple. Il est fort probable que le premier homme à être connu sous le nom P A R R O T s'était vu attribuer le sobriquet de ‘parrot' parce qu'il était berger. Le dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de la France (Larousse) offre la notule suivante :
PARROT = Très répandu en Franche-Comté ; variante possible : Parrod; diminutif : Parrotin. - représente généralement ‘parrot' = bélier (qui marche en tête ; et nom de chien de berger dans le Midi) surnom de berger ou sobriquet.
Le nom n'a pas varié à travers les âges, en pays français. A l'étranger, il a subi une modification de son épellation. Plusieurs porteurs du nom émigrèrent en Angleterre et en Russie: le nom devint PARROTT pour les Anglais, et probablement ( la chose n'a pas été établie ..) PARROVSKY pour les Russes. Un frère de l'Ancêtre émigra aux Etats-Unis et y engendra plusieurs descendants qui sont devenus PARROTT, comme en Angleterre ; il se peut même que des PARROTT d'Angleterre aient émigré vers les Etats-Unis et le Canada. Dans la région de Boston, où le frère de l'Ancêtre s'était établi, se trouvent de ses descendants qui ont altéré leur nom en PARROW, et même une lignée qui a maintenu l'appellation originale de PARROT.
Cette méthode originale (à deux sens .. ) d'attribuer un "nom de famille" à chaque individu fut entérinée ‘de facto' en 1598 lorsque le clergé entreprit de tenir des registres des actes de baptême, mariage et sépulture célébrés dans chaque église. En 1655, Louis XIV rendait cette méthode d'enregistrement obligatoire. Il survint alors que nombre de personnes qui avaient "échappé"
au surnom ou au sobriquet, durent se décerner ce surnom, à leur choix, ce qu'ils firent nécessairement selon la coutume de leur milieu. Ils avaient l'avantage d'éviter certains surnoms plutôt péjoratifs Il s'ensuivait que le ‘nom' donné au baptême devenait le prénom, et le ‘surnom' le nom de famille qui se perpétuait de génération en génération. Plusieurs de ces noms de famille (le dictionnaire déjà cité en mentionne 80,000) subirent des altérations au cours des années, la plupart du temps amenées par une erreur orthographique : certains actes ont été relevés où un nom répété trois fois était orthographié différemment chaque fois L'individu en cause choisissait l'épellation qui lui plaisait le plus et transmettait cette nouvelle orthographe à ses enfants.
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L'origine (et sa signification) du nom établie, ce fut en 1814 que survenait l'événement qui, quelques années plus tard, amenait l'implantation de ce nom au Canada français ; cet événement est corroboré par le document qui est textuellement reproduit ici :
Annexe 1 EXTRAIT DES REGISTRES DES ACTES DE NAISSANCE DE LA
COMMUNE DE VALENTIGNEY, CANTON D'AUDINCOURT,
DEPARTEMENT DU DOUBS
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ACTE DE NAISSANCE DE LOUIS AUGUSTE FREDERIC
PARROT
L'an mil huit cent quatorze, le quatre du mois de juin, à dix heures du matin, par devant nous Jacques Peugeot, maire, faisant les fonctions d'officier de l'état civil de la commune de Valentigney, département du Haut-Rhin, est comparu Auguste Frédéric Parrot, âgé de trente-sept ans, ministre du culte protestant au dit Valentigney, lequel nous a déclaré que Clémence Catherine Morel, âgée de vingt-huit ans, son épouse légitime, accoucha hier, trois de juin, à cinq heures du soir, d'un enfant du sexe masculin, qui nous a été présenté et auquel il a donné les prénoms de Louis Auguste Frédéric. La dite déclaration faite en présence de Jean George Renaud, âgé de cinquante ans, cultivateur domicilié à Valentigney, et de Jean George Juillard, âgé de cinquante-deux ans, instituteur domicilié en la même commune, lesquels ont signé avec nous, ainsi que le déclarant, le présent acte, après que lecture leur en a été faite.
Signé au registre: A.F. Parrot, Jean George Renaud
J.G. Juillard, A. Peugeot, maire.
Pour copie conforme délivrée à la mairie de Valentigney, le six avril mil huit cent quarante trois.
Le maire Juillard
Il faut noter que ce certificat de naissance fut délivré le 6 avril 1843 qui est l'année même de l'émigration de l'Ancêtre. C'est au cours du même mois qu'il obtenait son passeport.
Le certificat dénote que l'Ancêtre était le fils de Auguste Frédéric Parrot, pasteur du culte protestant à Valentigney. Ce dernier avait pour père Jacques Frédéric, aussi pasteur, mais à Abbévillers, petit village de l'ancien comté de Montbéliard. L'histoire a décelé que, dans la famille de l'Ancêtre, l'ainé avait pratiquement toujours été ministre du culte; cela avait commencé du temps des princes de Montbéliard, probablement dès la Réforme, au début du XVIe siècle. Louis Auguste Frédéric, naissant en 1814 quand ses père et mère s'étaient mariés en 1808, ne pouvait être le premier-né. Julie, sa soeur ainée, et Charles, le frère qui émigrera avant lui, l'avaient précédé. A la page 27 est établi l'ordre de naissance des dix enfants du pasteur et de sa femme, Clémence Morel.
Annexe 2 EXTRAIT DES REGISTRES DES BAPTEMES DE LA
PAROISSE DE VALENTIGNEY
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(Extrait abrégé)
Louis Auguste Frédéric Parrot, fils d'Auguste Frédéric Parrot, pasteur à Valentigney, et de Clémence Morel, son épouse, naquit le 3 juin 1814, à cinq heures du matin, et fut baptisé le 16 suivant. Son parrain est Pierre Frédéric Ferrand, marchand à Montbéliard,et sa marraine Louise, fille d'honorable Jacques Lalance, pasteur à Montbéliard.
A.F. Parrot
Pour extrait conforme
Valentigney, 7 mars 1931
(Sceau)
Eglise Luthérienne de
France
Ce document n'était pas parmi les papiers personnels de l'Ancêtre; il ne lui était pas nécessaire puisque le document civil est le seul qui fut accepté à l'époque. Il faut noter une légère erreur entre les deux documents: le premier énonce que la naissance eut lieu " à cinq heures du soir" quand le second mentionne : " cinq heures du matin". La chose n'impliquait pas de motif à difficulté puisque la date du 3 juin demeurait identique.
Si l'Ancêtre était protestant, c'est qu'il était né dans une famille protestante. Et la population de la Franche-Comté était toute protestante. C'est au début du XVIe siècle que Luther amorça son mouvement religieux et politique.
Ce fut Calvin qui l'introduisit en France. Comme Calvin s'était établi dans Genève, voisine de Montbéliard, les princes de ce nom furent des tout premiers à adhérer au nouveau culte. Et le population devait suivre L'Ancêtre a toujours dit qu'il était "huguenot", ce qui signifie simplement que ce qualificatif désignait les adhérents de Montbéliard à la Réforme parce qu'un de leurs chefs s'appelait Hugues Bésançon. "Huguenot" n'est qu'un diminutif de "Hugues". Par surcroit, le nom de Bésançon est aussi celui donné à la préfecture du département. En somme, les "Huguenots" étaient des luthériens.
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Les documents qui viennent d'être reproduits fournissent la base même de la recherche projetée en vue de déterminer l'ascendance généalogique de l'Ancêtre, en fournissant les noms de ses père et mère. C'était le point de départ nécessaire. En 1930 ++, l'objectif était quelque peu audacieux, principalement à distance ! Mais il s'agissait de "trouver" la personne résidante au Montbéliard ayant le temps et l'opportunité d'éffectuer la recherche appropriée. Une lettre au maire de Valentigney fut référée au pasteur Ahnne qui remplissait toutes les "conditions" requises. Mais une correspondance avait déjà été échangée, en 1907, entre Aduire (I-II-1) et l' instituteur Mettetal qui mérite d'être reproduite, même si elle ne fournit pas d'information concernant cette ascendance. Provenant du "milieu", l'information d'ordre général qu'elle procure vaut d'être intégrée.
Valentigney, le 10 ami 1907
Annexe 3 Je viens de recevoir votre lettre du 8A et, en réponse, je dois vous dire que j'ai vu, chez votre parente défunte, (Mle. Rosalie Morel), et à plusieurs reprises, vos deux g"-tantes Mles. Rose et Eugénie Parrot; j'ai travaillé aussi, comme arpenteur à mes moments de loisir, pour le compte d'une autre soeur des deux prénommées, Mad' Goegel, de Montbéliard. De ces trois personnes, il n'y a plus de vivante que Mle. Eugénie Parrot, âgée de 95 ans, à laquelle j'ai fait parvenir votre lettre par la fille de l'ancienne servante de votre bisaieul, M le Ministre Parrot. (a) Si j'ai fait cette démarche à Montbéliard, (8 kilomètres de Valentigney) c'est parce que, par votre première lettre, vous désiriez savoir s'il existait encore ici ou aux environs, quelques rejetons de l'ancien pasteur M. Parrot, votre ancêtre; en outre, je vois que vous n'avez bien compris ma lettre par laquelle je croyais, sans l'affirmer, que Mle. Rose Parrot vivait encore. (b) Par retour de mon exprès je puis vous dire que Mle. Rose est morte, et si vous désirez voir votre gde tante Eugénie, il serait sage de vous hâter car, à 95 ans, on est généralement sur le dernier échelon de la vie. Cette vielle demoiselle a eu autrefois chez elle des membres de votre famille et je sais qu'elle serait heureuse de vous recevoir aussi, c'est pour ce motif que je lui ai fait tenir votre première lettre afin qu'elle puisse vous écrire. (c)
En terminant, je vous remercie pour les détails si intéressants que vous avez bien voulu me donner sur la progéniture de M. le Ministre Parrot. (d). Je savais qu' il était fort, grand, gros et robuste sans me figurer toutefois qu'il aurait pu produire une si abondante progéniture.
Puisque vous me donnez des détails sur votre famille, vous me permettrez de vous faire savoir qui je suis. Je suis né à Glay (9 kilomètres d'ici) j'ai été reçu avec No 1 à l'école Normale, et j'ai été nommé instituteur à Meslière, en 1839, voisin de Glay ; après 4 ans, j'en avais 22, je me suis marié,n'ayant que 400 fs par an; en 1843 j'ai occupé le poste de la Feschotte, travaillant de 5hres. du matin à 8 hres. du soir au bureau et 4 hres de classe à 72 enfants de cette grande usine Gapy frères pour 600 fs. durant 5 ans; en 1848, j'ai été nommé instr à Béthoncourt (2 kilomètres de Montbéliard) et 9 ans après (1857) à Valentigney; après 14 ans de service ici, j'ai demandé au Gouvernement de liquider ma pension de retraite, mais vigoureux encore, le chef des établissements Peugeot m'a appelé dans le bureau de direction comme correspondant et ensuite comme archiviste pendant 31 ans. J'ai été aussi 14 ans, outre mon service ordinaire comme principal administrateur de la Fraternelle, secrétaire et caissier de cette Fraternelle. En ce moment, et depuis la mort de ma sainte fille (1898), je n'ai d'autre occupation que la lecture; je jouis de mes deux retraites pour mes 63 années de service (32 école; 31 Peugeot).
Je vous salue, monsieur, bien cordialement
P.S. Par exception, j'ai fait un travail un peu fort, ce qui m'a contrarié pour écrire: ma main tremblait. J'ai ma petite fille Mathilde, épouse de Louis Parrot, à Paris, 147 Avenue Parmentier. Si vous passez par là, veuillez lui dire que tout va bien.
(a) D'après le pasteur Ahnne (page 27) Eugénie serait née en 1821; elle devait donc avoir 86 ans en 1907. De plus, toujours selon Ahnne, elle se serait mariée à Chicago: pourquoi alors n'est-elle pas appelée par son nom marital ?(Voir note à la page 28 )
(b) Cette lettre à laquelle allusion est faite n'a pas été retenue
(c) Quand l'auteur de la lettre écrit : " elle a eu autrefois chez elle des membres de votre famille " il fait allusion au temps où elle résidait à Chicago, où elle reçut "de la visite de Sainte-Emmélie". (Il y a erreur de personne ici car Eugénie était décédée en 1895: voir note à la page 28)
Il faut aussi comprendre que cette lettre , et la suivante, étaient expédiées à Paris où Aduire se perfectionnait en chirurgie, et ceci fait mieux comprendre le PS: " si vous passez avenue Parmentier, arrêtez saluer ma petite-fille ". Et noter que cette petite-fille a marié un Parrot.
(d) La description physique énoncée ici ne peut être correctement attribuée: si c'est celle du pasteur, le père de l'Ancêtre, elle est probablement exacte; si elle est celle de l'Ancêtre, non; l'un et l'autre ont eu "une abondante progéniture", de sorte que l'instituteur peut bien référer à l'un ou à l'autre ! A toutes fins, l'Ancêtre était grand et plutôt svelte ( voir annexe 20).
Il doit être noté, en plus, qu'en France et à cette époque (1840) le revenu de l'instituteur n'était que de $ 100.00 par année pour s'accroitre à $ 150.00 vers 1850. Celà se trouve à correspondre à l'économie de Sainte -Emmélie, analysée à la page 213. Il y a lieu de constater qu'en 1843, il dit s'être marié à l'age de 22 ans. En 1907, il en avait donc 86.
Une seconde lettre du même auteur apporte quelque éclaircissement:
Valentigney, le 24 juillet 1907
Annexe 4 Monsieur le docteur et ami,
Je viens par la présente vous confirmer celle du 22 courant (a) et vous dire que cette dernière a été écrite par soubresauts et que j'ai été dérangé bien des fois en l'écrivant; or, comme je tenais à vous l'adresser promptement, et tout en écrivant à l'un de mes cousins de Boudry près de Neuchâtel (Suisse), je n'ai pas relu celle que je vous adressais et que j'ai portée à la poste qu'on allait fermer. Le soir, j'ai cru qu'en vous adressant les remerciements (b) de Mr le pasteur Ahnne auxquels je désirais vous témoigner les miens, pour l'envoi de la photographie, bien réussie, que j'avais oublié de le faire; s'il en est ainsi, veuillez m'excuser de mon étourderie et croire que je suis très heureux de posséder cette photographie avec mon portrait en tenue négligée ce qui est dû à votre arrivée inattendue et parce que vous étiez pressé de retourner à la Rivière du Loup. (c)
Ma main tremble à cause de la chaleur que nous subissons depuis quinze jours et qui, si elle continue encore quelque temps, fera tomber toutes nos prunes. On termine la cueillette des cerises; les blés sont beaux, un peu couchés par les vents. Tout va assez bien du reste. Je termine en vous souhaitant à tous les trois: paix, santé, bonheur. (d)
Votre ami sincère et tout dévoué,
(a) Cette autre lettre n'a pas été retenue
(b) C'est le point important de cette lettre: mention du pasteur Ahnne qui sera celui qui effectuera la recherche et établira l'ascendance généalogique de l'Ancêtre, quelque vingt-cinq années plus tard;
(c) La teneur de la lettre démontre qu'il y avait eu rencontre; de fait, à la mi-juillet, Aduire passait une fin de semaine à Valentigney; il y avait nécessité de retourner au Canada, le poste de Rivière-du-Loup étant devenu vacant par décès;
(d). . . tous les trois fait allusion au fils d'Aduire laissé au Canada.
La correspondance de l'instituteur Mettetal peut être qualifiée de "préliminaire"; en fait, elle le fut puisque c'est la dernière de ces lettres qui mentione un nom, celui du pasteur L. Ahnne, à Valentigney, qui, en 1931, devenait le sujet probable, possible. . . d'étayer la recherche en vue de déterminer l'ascendance de l'Ancêtre. A cette date (1931) deux années de contact, recherche, analyse de documents, etc. avaient déjà accumulé une masse d'information sur la descendance de l'Ancêtre et sur le "milieu" (Sainte-Emmilie) où cette descendance avait vu le jour et vécu. L'ampleur de la tâche ne s'avérait pas encore . . . prohibitive: elle était même devenue séduisante. . . C'est à ce moment que germa l'idée de diriger la tâche du côté de la France, en vue de discerner s'il y avait une possibilité de découvrir quelque chose sur la famille de l'Ancêtre. Le nom du pasteur Ahnne étant mentioné dans cette lettre, une "chance" fut tentée de lui adresser une première requête en supposant qu'il put être vivant et relativement jeune encore! La réponse reçue démontre que la requête avait misé juste.. . . .
Valentigney, 29 avril 1931
Annexes Cher monsieur
5 & 6
Veuillez m'excuser d'avoir quelque peu tardé à répondre à votre lettre du 8 avril, et à vous remercier du chèque de 50 francs qu'elle contenait pour nos pauvres. J'ai été fort sensible à cette aimable attention de votre part.
J'espérais pouvoir vous envoyer au moins une partie des renseignements que vous demandez. Mais je me heurte à des difficultés inattendues. D'après son acte de décès, (dont vous trouvez ci-inclus la copie exacte) (annexe 15). Auguste Fréderic Parrot serait né à Abévillers (aujourd'hui Abbévilers, village de l'ancien comtéde Montbéliard, à la frontière suisse). Je m'y suis rendu; j'ai compulsé le registre de naissances qui remonte jusqu'à 1725; je n'ai trouvé trace d'aucun Parrot pendant la seconde moitié du XVIII siècle J'en conclus que la mention de l'acte de décès est erronée. (a)
Sachant que la famille Parrot est largement représentée à Montbéliard même, j'ai fait dans cette ville des recherches qui sont restées également infructueuses. Je ne désespère pas d'aboutir mais il me faut du temps. Je vais continuer les recherches dans les archives civiles et ecclésiastiques, en ce qui concerne les origines d'Auguste Frédéric Parrot et celles de Clémence Catherine Morel. Si comme je l'espère, je finis par trouver quelque chose, je ne manquerai pas de vous en informer aussitôt. (b)
J'habite depuis une quarantaine d'années le presbytère construit en 1764, qui fut la demeure de votre arrière grand-père (c). Si les murs pouvaient parler ! J'ai connu, vers la fin du siècle passé, deux très vieilles demoiselles, retirées à Montbéliard après avoir fait , en Russie je crois, une longue carrière d'institutrices ou de gouvernantes; elles étaient les propres filles d'Auguste Frédéric Parrot. J'ai eu, voici une trentaine d'années environ, la visite d'un monsieur Parrot du Canada, qui était sans doute monsieur votre père . Il a photographié la maison. A cette époque, les recherches généalogiques auraient été plus faciles qu'aujourd'hui.
La photographie d'A.F. Parrot que je vous ai envoyée est la reproduction d'un portrait qui appartenait à ses filles et qui se trouve actuellement dans la famille Ebersolt à Montbéliard, apparentée aux Morel (d). J'ai intérrogé un membre de cette famille; il n' a pu me donner aucun renseignement valable (e).
Croyez, cher monsieur, à mes sentiments bien dévoués,
(a) Si l'acte de sépulture d'Auguste Frédéric Parrot mentionne Abbévillers comme lieu de sa naissance, il faut noter que l'acte de son mariage, que le pasteur Ahnne localisera plus tard, indique bien Audincourt.
(b) Cette lettre, en dépit du "découragement" manisfesté par le pasteur, fournit une information bien capitale en produisant l'acte de son décès lequel laisse connaitre les noms de ses père et mère.
(c) Ce presbytère, qui fut la demeure de "l'arrière grand-père", fut en effet sa demeure . . . tant que son père y résida. Ici, "arrière grand-père" s'applique à l'Ancêtre, qui fut père et grand-père de 81 de ses descendants avant de devenir "arrière" ;
(d) Cet extrait de sépulture révèle donc que la branche maternelle ascendante de l'Ancêtre était celle de la famille Morel.
(e) Ce portrait est celui du pasteur Parrot; la photographie mentionée a été reçue et conservée, avec plusieurs autres, dans les "archives" que l'auteur de ce cahier a accumulées;
Trois mois demi plus tard, le pasteur Ahnne expédiait une seconde lettre, très longue, (trois pages doubles) et annonçait l'heureux résultat de ses recherches: il avait réussi à localiser les actes de tous les ancêtres de la lignée et paternelle et maternelle du pasteur Auguste Frédéric Parrot. ( vu la multiplicité des "sujets", chacun des paragraphes est reproduit amplement détaché, de façon à alléger quelque peu le texte):
Valentigney, 14 août 1931
Annexes
7 & 8 Veuillez m'excuser d'avoir tant tardé de répondre à votre lettre du 21 mai. J'attendais, pour vous écrire, d'avoir quelque chose d'intéressant à vous communiquer. Or, mes recherches ont été longues et laborieuses. Je vous remercie très particulièrement de l'envoi de votre photographie. Tous ceux qui l'ont vue ont constaté, comme moi, que vous êtes du plus pur type monbéliardais. Hérédité ou coincidence ? (a) Quant à l'image ravissante de vos chérubins, elle a été admirée par mon petit-fils et ma petite-fille, qui ont à peu près le même âge et par toute la famille.
Vous serez heureux d'apprendre que j'ai fini par découvrir, dans le fatras des plus vieux actes d'état civil de la commune de Roches, où Auguste Frédéric Parrot fut pasteur avant de venir à Valentigney, l'acte de mariage de votre aïeul. Celui-ci est né, non à Abbévillers, comme l'indique son acte de sépulture que je vous ai communiqué, mais à Audincourt où son père, le pasteur Jacques Frédéric Parrot fut, de 1776 à 1780, vicaire du vieux pasteur Lande, son oncle et parrain (voir son acte de baprême), avant de professer pendant 2 ans à Montbéliard, d'où il fut à Abbévillers comme pasteur (1782-1798), puis à Mandeure (1798-1817). J'ai retrouvé en effet dans les registres paroissiaux d'Audincourt l'acte de baptême d'Auguste Frédéric. - Je me suis alors donné pour tâche de chercher dans les registres paroissiaux de Montbéliard, conservés anx archives de la mairie et remontant jusque vers le dernier quart du XVIe siècle, pour les naissances et les mariages, l'ascendance paternelle d'une part d'Auguste Frédéric Parrot, et d'autre part, de Clémence Catherine Morel, sa femme. Vous trouverez sous ce pli copie des documents intéressants que j'ai pu découvrir. Les actes de naissance sont au complet, sauf une exception dont je parlerai tout à l'heure. Il manque un petit nombre d'actes de mariage (b). Quant aux actes de décès, je ne les ai pas recherchés, ce qui eut allongé beaucoup mon travail pour un résultat sans grand intérêt; d'ailleurs, on n'a inscrit les décès sur les registres qu'au XVIIIe siècle. Voici le résultat auquel je suis arrivé, d'après les pièces dont je vous envoie copie:
(Le verso du feuillet recopié ci-dessus comporte un synopsis de chacune des lignées Parrot et Morel qu'il n'est pas nécessaire de transcrire ici vu qu'il est reproduit, sous une autre forme, à la page 23; le commentaire concernant une substitution de personne est aussi reporté à la page 19)
Examinez ces papiers, comparez. Si j'ai commis quelque inadvertance, ne craignez pas de me la signaler. D'après ce tableau (celui qui est reporté) tous vos ancêtres sont nés à Montbéliard, sauf Auguste Frédéric (Audincourt ) et Pierre Frédéric Parrot (? . .) Les diverses localités dont il est question dans les copies (Audincourt, Exincourt, Roches, Meslières, Bart, Abbévillers) sont dans le voisinage de Montbéliard.
Ce travail m'a pris pas mal de temps et donné assez de peine, mais il m'a intéressé. J'ai passé d'agréables moments à fouiller les archives. Quant aux dépenses, elles sont tout à fait insignifiantes et négligeables. Je serai suffisamment récompensé si mon envoi vous procure quelque plaisir.
Croyez moi, cher monsieur, votre bien cordialement dévoué,
J'ai 65 ans. J'espère bien vivre
encore quand vous viendrez à Va-
lentigney. Mais ne tardez pas trop. . .
(a) Les caractères physiques du "type montbéliardais" doivent s'ammenuiser avec les année . . .
(b) Les mariages se célébrant habituellement au domicile de la mariée, il se peut que certains ascendants aient épousé des femmes domiciliées beaucoup plus loin . . .
Copies d'actes concernant la famille Parrot
Annexes 9 & 10
1 Pierre, fils de Léonard Parrot et de Suzanne Mattiot fut présenté au st. baptême par Pierre Meninguet et Alix Comte, le 9 décembre 1611.
2 Pierre Parrot espousa Evotte de Toux
le 10 octobre 1637.
3 Pierre, fils de Pierre Parrot et de
Evotte de Toux sa femme a été pres.
par Daniel de Toux an nom de Pierre
Valot jeune enfant et par Catherine
Goguel, le 6 julÿ 1638.
(Le mariage du susdit n'a pas été trouvé)
4 Jean George fils de Pierre Parrot et
de Catherine Maigret fut pté au s.
baptême par Marc Maigret et Eléonore
le Coute le 6 février 1664.
5 Jean George Parrot fils de sr.Pierre
Parrot receveur épousa Elisabeth Fallot
le 18 janvier 1687.
6 Jean George fils de Jean George Parrot
et d'Elisabeth Fallot sa femme fut présenté
au s. baptême par le sieur Pierre Christoffle
Parrot, ministre à Etaboy au nom de son fils
Jean George parrain, et de Judith Madeleine
Fallot maraine le 6 juillet 1690.
(Il y a lieu de constater ici qu'il y a trois Jean George Parrot: l'enfant qui est baptisé, son père et son parrain! Ce dernier est le fils d'un Pierre Christoffle Parrot, ministre. Sans doute un frère de Jean George père, ou cousin . . . Mais c'est un troisième Parrot à être pasteur . . .)
Jean George Parrot épousa Suzanne
Haintzel le 15 juillet 1710.
8 Gaspard (substitué à Pierre Frédéric,
présumé son frère) fils de Jean George
Parrot et de Suzanne Haintzel sa femme fut
psté au st. baptême par Gaspard Parrot et
Suzanne Perdrix le 18 mars 1711.
(Ici doit s'intercaler le commentaire mentionné à la page 17)
Il m'a été impossible de trouver l"acte de naisance ou l'acte de mariage de Pierre Frédéric Parrot, grand-père d'Auguste Frédéric. Mais j'ai tout lieu de croire qu'il était le frère et associé - pour la chamoiserie et la tannerie - de Gaspard Parrot qui figure dans l'acte de baptême de Jacques Frédéric ( fils du dit Pierre Frédéric) comme remplacant la marraine. Or j'ai trouvé l'acte de baptême du dit Gaspard (1711)avec les noms des parents Jean George et Suzanne Haintzel que j'ai attribué à Pierre Frédéric. Ainsi un doute subsiste que je tâcherai de dissiper en recherchant l'acte de décès de Pierre Frédéric donnant peut-être le nom des parents. Mais je ne crois pas m'être trompé car l'ascendance reste bien dans la ligne bourgeoise.
En somme, il manque simplement la date précise de la naissance de Pierre Frédéric, qui est manifestement le jalon de l'ascendance de la famille, puisque le jalon suivant, Jacques Frédéric, est le fils de Pierre Frédéric.)
9 Jacques Frédéric Parrot, fils de Pierre Frédéric Parrot, chamoiseur, bourgeois de Montbéliard, et d'honnête Suzanne Lande ses père et mère, a été baptisé le 14 mars 1741, présenté au st. baptême par le sr. Jean Jacques Lande, ministre du Saint Evangile à Audincourt, le parrain, et par honnête Anne Clémence Verpillot femme du sr. Gaspard Parrot, chamoiseur, bourgeois du dit Montbéliard, au nom de sa fille Catherine Elisabeth, la marraine.
(Manque l'acte de mariage du susdit)
10 Auguste Frédéric, fils de sr. JacquesFrédéric Parrot candidat du st.ministère et vicaire à Audincourt et d'honnête Elisabeth Marguerite Rigoulot sa femme naquit le 9 Xbre. 1776 et le surlendemain fut présenté au st baptême par le sr Jacques Auguste Freyhold, fils de monsieur Joachim Philippe Freyhold, lieutenant- colonel au service de Russie et demoiselleCatherine Charlotte, fille de monsieur François Joseph Meiner, directeur des forges et fourneaux à Audincourt, laquelle a été représentée par madame Rose Marguerite Valet des Barres sa mère, marraine.
Signé: J.J. Lande
11 L'an mil huit cent huit, le douze du mois de mai, par devant nous Jean Pierre Vurpillot, maire, officier de l'état civil de la commune de Roches, sont comparus Auguste Frédéric Parrot, âgé de trente et un ans et demi suivant son extrait de naissance en date du 9 décembre 1776, né à Audincourt, ministre du culte protestant, domicilié au dit Roches, fils majeur de Jacques Frédéric Parrot, président du consistoire d'Audincourt et ministre du culte protestant à Mandeure, ci-présent et consentant, et de Elisabeth Marguerite Rigoulot; et Clémence Catherine Morel, âgée de vingt-trois ans suivant son extrait de naissance daté du vingt deux avril mil sept cent quatre-vingt quinze, née à Montbéliard et dimiciliée à Neslières, fille majeure de George Frédéric Morel, fabriquant de papier domicilié au dit Neslières, ci-présent et consentant, et de feue Marie Suzanne Duvernay : les quels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entre eux . . . De quoi nous avons dressé acte en présence des sieurs George Frédéric Duvernay âgé de soixante ans, négociant domicilié au dit Montbéliard. George Frédéric Morel, âgé de vingt sept ans, fabricant de papier, domicilié au dit Neslières, oncle et frère de l'épouse: Jacques Frédéric Rigoulot, âgé de 55 ans, ex-juge de paix à Exincourt, et Pierre Frédéric Parrot, âgé de vingt sept ans, tanneur, domicilié au dit Montbéliard, oncle et frère de l'époux, lesquels ont signé avec nous et les parties contractantes.
(Signé) A.F.Parrot
C.C Morel
G.F.Morel
G.F. Duvernay
J.F. Rigoulot
P.F. Parrot
J.P. Vurpillot, maire
Ce n'est qu'exceptionnellement qu'à la première lecture de ces actes l'esprit puisse assimiler la "masse" d' information qu'ils comportent ! Probablement qu'une seconde lecture, plus attentive, fera reconnaitre les principales constatations, telles : a) que le père et le grand-père de l'Ancêtre étaient des pasteurs "du culte protestant", ainsi qu'un oncle (ou grand-oncle) ; b) que tout au long de l'ascendance, les noms des familles alliées demeurent français: Mattiot, de Toux, Maigret, Fallot, Lande et Morel . . . et peu-être que Haintzel, en dépit de sa consonnance germanique, l'était ! c) que la mention des occupations supporte bien la phrase du pasteur Ahnne : " . . . l'ascendance reste bien dans la ligne bourgeoise ". Finalement, que ces ancêtres ont tous vécu dans le même milieu depuis l'an 1575, soit durant deux siècles et demi.
Copies d'actes concernant la famille Morel
Annexes 11 & 12
1 Pierre fils de Jean Morel le vieux et
Jeanne sa femme a été présenté au baptême par Guillaume Yussey et Guillaumette fille de Pierre Motoiller le 19 du moys de mars 1579.
2 Le mariage de Pierre Morel, fils de
feu honorable Jean Morel, potier d'étain et bourgeois de Montbéliard, & de Marie Tournier a été conformé publiquement en l'église dudit lieu le 25 juillet 1606.
3 Jacques, fils de Pierre Morel et de Marie
Tournier, fut pr. au st. baptême par Jacques Didier, de Bairot, (Bart ?), et de Judith Godin, ce 25 de février 1618.
4 Jacques Morel a espousé Catherine Coute
3 Aprilès 1638.
5 Jean, fils de Jacques Morel et de Catherine
Le Coute fut présenté au baptême le 7 apvril 1645.
6 Jean Morel espouse Marguerite Parrot
le 20 juillet 1669.
7 Jean George, fils de Jean Morel et de
(Noter ici qu'une Catherine Marguerite Parrot présenté
Parrot s'intègre au st. baptême par le sr Georges Euvrard
à la lignée Morel) et par hon. Dame Marguerite Duvernoy,
ce 16 mars 1670.
8 Honnête Jean George Morel épousa honnête Hélène
Suzanne Catherine Goguel le 14 aoust 1696.
9 Jean George fils d'honorable Jean George Morel et d'honnette Hélène Suzanne Catherine Goguel fut présenté au st baptême par honorable homme Jean George Morlot et par Françoise Goguel, le 6 mai 1700.
10 Honnete Jean George Morel épousa
honnête Françoise Laurillard le 11e de février 1727.
11 GeorgesFrédérich, fils de Jean George
Morel et de Françoise Marguerite Laurillard naquit le 3 mars 1730 et fut baptisé le 5 dud. mois. Son parrain fut Jean Frédérich Morel au nom de son fils Jean Frédérich, et sa maraine Suzanne Catherine Morel, au nom de sa fille Suzanne Catherine Doriot.
12 Georges Frédérich Morel, patissier et
boulanger, fils d'honete Jean George Morel, potier d'étain, bourgeois de Montbéliard, épousa honête Catherine Elisabeth West, fille d'honête Jérémie West, bourgeois de Montbéliard, le 8e. février 1752.
13 Georges Frédéric, fils de sr Georges Frédéric
Morel, patissier, bourgeois de Montbéliard, et d'honette Catherine Elisabeth West, ses père et mère, naquit le 22 aoust 1758 à onze heures trois quarts avant minuit, et fut présenté au st baptême le 24e du mois par sr Jean Frédérich Morel candidat du st ministère et bourgeois dud. lieu en qualité de parrain, et par honnette Anne Elisabeth, fille de feu le sr Marc David Morel, tanneur, ancien maitre bourgeois en chef et ancien de l'église, en qualité de marraine.
14 Il manque l'acte de mariage du susdit.
15 Clémence Catherine, fille du sr George Frédéric Morel, négociant, actuellement au nombre des sieurs maitres-bourgeois jurés, administrateurs de la justice et police de la ville de Montbéliard, et d'honnête Marie Suzanne Catherine Duvernoy, son épouse, naquit le 22 d'avril 1785, à 7 heures du matin, et fut baptisée le 24 suivant, dans l'église paroissiale du Faubourg dudit Montbéliard par le ministre souscrit, pasteur de cette église. Elle fut présentée au st baptême par le sr Charles Léopold du Vernoy, licencié-ez-lois, auditeur aux comptes, secrétaire du conseil de régence de S.A.S (a) et bourgeois de Montbéliard, au nom du sr George Frédéric du Vernoy, fabricant d'indienne, bourgeois de Montbéliard et actuellement domicilié à Nantes en Bretagne, le parrain; et par honnête Louise Elisabeth Jeanmaire, épouse du sr Pierre Henri du Vernoy, négociant et maitre-bourgeois notable dudit Montbéliard au nom d'honnête Anne Catherine Jeanmaire, épouse du susdit sr George Frédéric du Vernoy, la marraine.
Signé : P.N. Piguet
(a) Son Altesse Sérénissime,
le prince régnant.
LIGNEE GENEALOGIQUE DE LOUIS AUGUSTE FREDERIC PARROT
P A R R O T |
M O R E L | ||
FAMILLES Date de mariage |
FILS Date de naissance |
FAMILLES Date de mariage |
FILS (et 1 fille) Date de naissance |
? |
Jean ? 1550 | ||
? ? |
Léonard ? 1585 |
Jean M. ? ? Jeanne ? |
19 Pierre III 1579 |
Léonard P. ? ? Suzanne Mattiot ? |
16 Pierre VII 1611 |
Pierre M. 25 VII Marie Tournier 1606 |
25 Jacques II 1618 |
Pierre P 10 X Evotte de Toux 1637 |
6 Pierre VII 1638 |
Jacques M. 3 IV Catherine Coute 1638 |
7 Jean IV 1645 |
Pierre P. ? ? Catherine Maigret ? |
6 Jean George II 1664 |
Jean M. 20 VII Marguerite Parrot 1669 |
16 Jean George III 1670 |
Jean George P. 18 I Elisabeth Fallot 1687 |
6 Jean George VII 1690 |
Jean George M. 14 VIII Catherine Goguel 1696 |
6 Jean George V 1700 |
Jean George P. 15 VII Suzanne Haintzel 1710 |
18 Pierre Frédéric III 1711 |
Jean George M. 11 II Françoise Laurillard 1727 |
3 George Frédéric III 1730 |
Pierre Fédéric P. ? ? Suzanne Lande ? |
14 Jacques Frédéric III 1741 |
George Frédéric 8 II Catherine Wuest 1752 |
22 George Frédéric VIII 1758 |
Jacques Frédéric ? Elisabeth ? Marguerite Rigoulot ? |
9 Auguste Frédéric XII 1776 |
George Frédéric ? ? Catherine Duvernoy ? |
22 Clémence Catherine IV 1785 |
Auguste Frédéric Parrot
12 V 1808
Clémence Catherine Morel
LOUIS AUGUSTE FREDERIC PARROT
né le 2 VI 1814
Toute cette documentation appelle des commentaires pertinents, et ceux déjà faits à la page 20 concernant la lignée Parrot s'appliquent tout autant à la lignée Morel.
En premier lieu, il faut admirer la patience du pasteur Ahnne et dans la recherche et dans la transcription des actes, même lorsqu'il les abrège. A ce moment, il avait bien 65 ans; or, à l'époque où il vivait, on n'était plus jeune à cet âge . . .
Il faut constater ici que la lignée de l'Ancêtre se trouve à remonter jusqu'à l'an 1585 ! L'arbre généalogique qui précède n'indique pas 1585 . . mais il n'est que logique d'estimer que c'est probablement l'année de naissance du premier Parrot, Léonard, dont un fils se loge dans la lignée, et qui nait en 1611. Il est supposé que Léonard se serait marié à 25 ans et que Pierre aurait été son premier né. Si cette supposition est erronée et que Pierre serait le cinquième . . . ou dixième enfant, il en découlerait que Léonard serait né avant 1585 ! -La même supposition peut être faite pour le premier Morel paraissant à la lignée de cette famille . . .
Il faut se souvenir ici, tel qu'énoncé lors de l'analyse de l'étymologie des noms de famille, que ce n'est qu'en 1598 que le clergé commença l'enregistrement des baptêmes et mariages, d'où les actes de Léonard et de Jean n'ont jamais existé.
Toute le documentation reproduite ici permet donc de faire remonter jusqu'à 1585 la lignée ancestrale de l'Ancêtre. En incorporant ce dernier, qui représente tout de même la dernière génération de sa lignée en France, il est permis de conclure que, de 1585 à 1846 (année de naissance du premier descendant de l'Ancêtre) , une longue période de 261 années s'est écoulée qui a vu 9 générations . . . Si à ces 9 générations de la branche française s'ajoutent les 5 de la branche canadienne, la famille Parrot peut donc s'enorgueillir de "connaitre " 14 générations de son histoire ! Et sur une période de 379 années (tenant compte de l'année en cours - 1972). Les familles de la noblesse possèdent de plus longues " connaissances ". . mais, pour une famille de la . . . bourgeoisie, ce doit être exceptionnel . . .
+ + + + + + + + + + + +
DERNIERE FAMILLE
Cette " dernière famille " était celle du pasteur Auguste Frédéric et de son épouse Clémence Catherine Morel. Leur mariage avait eu lieu en 1808. Clémence Catherine décédait en 1826, à l'âge de 46 ans; Auguste Frédéric en 1842, à l'âge de 65 ans. Il faut entendre que leur famille est qualifiée de dernière parce que, s'ils donnèrent la vie à 10 enfants dont trois fils seulement, ces derniers n'engendrèrent aucun enfant mâle au pays de Montbéliard. La lignée de Léonard s'éteignait donc, au Montbéliard
.Annexe 14 EXTRAITS DU REGISTRE DES DECES DE LA COMMUNE DE VALENTIGNEY Annexe 15
L'an mil huit cent vingt six, le dix neuf décembre, à huit heures du matin, par devant nous maire, officier de l'état civil de la Commune de Valentigney, canton d'Audincourt, département du Doubs, sont comparus Jean Georges Barbier, âgé de trente-deux ans, et Jean Parrot, âgé de soixante-quatreans, les deux cultivateurs domiciliés au dit Valentigney, lesquels nous ont déclaré que Clémence Catherine Morel, âgée de quarante six ans et huit mois, épouse d'Auguste Frédéric Parrot, âgé de cinquante ans, pasteur en la dite commune, décéda hier à une heure du matin en la maison curiale, et ont les dits témoins, qui sont voisins de la défunte, signé avec nous le présent acte,après que lecture leur en a été faite. Peugeot, maire * Jean Parrot Jean George Barbier * frère du pasteur; |
L'an mil huit cent quarante deux, le douze février à neuf heures du matin, par devant nous maire, officier de l'état civil de la commune de Valentigney, canton d'Audincourt, département du Doubs, sont comparus Henri Lanoir, âgé de trente six ans, instituteur primaire, et Jean Georges Renaud, âgé de soixante et un ans, ancien d'église, les deux domiciliés en la dite commune, lesquels nous ont déclaré que Auguste Frédéric Parrot, âgé de soixante et cinq ans, pasteur de la paroisse, né à Abévillers (*), domicilié au dit Valentigney, fils de feus Jacques Parrot et de Marguerite Rigoulot, et veuf de Clémence Morel, est décédé dans sa maison, hier, à huit heures du soir, de quoi nous nous sommes assurés, et ont les dits déclarants, qui sont voisins et amis du défunt, signé avec nous le présent acte de décès, après que lecture en a été faite. G.F Juillard, maire H.Lenoir Georges Renaud |
Au temps où la correspondance du pasteur Ahnne était échangée, il n'avait pas été jugé approprié de pousser en profondeur la recherche concernant les descendant du pasteur. Toutefois, le pasteur Ahnne avait alors bien voulu établir une liste sommaire de ces enfants, indiquant les dates de naissance, leur ordre et, s'appuyant sur la " tradition " locale, indiquer les grandes lignes de l'orientation de chacun. Cette information et fort intéressante mais elle demeure bien relative . . . Plus haut, il est dit qu'aucun des fils du pasteur n'engendra de fils à Montbéliard. Dans une lettre de l'instituteur Mettetal, qui n'est pas reproduite dans ce chier, se trouve la phrase suivante:
"votre bisaieul avait plusieurs enfants mais celui dont le nom est resté en mémoire se nommait Valentin. " (annexe 23)
Donc, Valentin était demeuré au pays de Montbéliard . . .
(C'est la mention de ce lieu de naissance qui constitue l'erreur commentée à la page 16, à (a);)
Enfants du pasteur Auguste Frédéric ( frères et soeurs de l'Ancêtre)
Prénoms |
Date de naissance |
|
Clémence Julie Charles Frédéric Louis Auguste Frédéric Pauline Françoise
Clémence Caroline Rose
Clémence Charlotte Clémence Louise
Clémence Françoise Eugénie Valentin Elise Adèle |
? ? 1811 11 III 1813 3 VI 1814 14 XII 1815
28 IV 1817
28 II 1819 4 VII 1820
6 X 1821 11 VII 1824 16 VI 1825 |
Mariée Goegel; Emigré E.U. à Boston; Emigré à Lotbinière, devenu " l'Ancêtre "; Institutrice en Allemagne; revenue à Montbéliard;
Institutrice en Allemagne et en Russie; revenue à Montbéliard; Diaconesse en Suisse; y décède; Dame de compagnie en Russie, et E.U. à Philadelphie et Chicago, enfin Boston; Dame de compagnie à Chicago; s'y serait mariée à un nommé Boulian; voir page précédente; Institutrice; a visité Sainte-Emmélie; |
Article publié dans la Feuille paroissiale de Valentigney, mai 1911
Mlle Adèle Parrot vient de mourir à Montbéliard.
Elle était la plus jeune et la dernière survivante des filles de M. Auguste Frédéric Parrot qui fut de 1813 à 1832 pasteur à Valentigney. La famille se composait de trois fils, dont l'un a des descendants au Canada et de sept filles. L'ainée seule se maria; les autres se vouèrent à l'enseignement et se dispersèrent aux quatre coins du monde, en Suisse, en Allemagne, en Russie, en Amérique. Quand vint l'âge de la retraite, ells se réunirent en deux groupes, l'un à Vichy, l'autre à Montbéliard. Puis, la mort en ayant pris la moitié, les trois survivantes demeurèrent ensemble à Montbéliard. Très discrètes, même timides, elles étaient peu connues, lorsqu'on apprit il y a quelques années qu'elles consacraient leurs économies à construire sur un terrrain rue des Fossés dont elles avaient hérité, une maison où des salles servaient à diverses oeuvres; unions chrétiennes de jeunes filles et de jeunes gens, patronage ouvrier, etc. Elles firent celà simplement, sans ostentation. En 1895 mouraient Melles Louise et Eugénie. Restée seule, Mlle Adèle, toujours sereine, continua de veiller au bon ordre de la maison et à s'occuper des jeunes filles. Elle s'est éteinte à 85 ans, sans que l'âge l'eut amoindrie physiquement ni moralement, préoccupée jusqu'au bout des autres plus que d'elle-même.
Melle Adèle Parrot était restée attachée à notre village; tant que ses forces le lui permirent, elle y revint de temps en temps. Elle donnait volontiers un coup d'oeil à la cure où s'était écoulée son enfance, au vieux cornouiller dans les branches duquel elle avait joué. Notre feuille a jadis publié d'elle de bien intéressants souvenirs sur l'ancien Valentigney. Nous ne pouvions laisser partir cette femme de bien, cette chrétienne humble et dévouée, sans lui consacrer quelques lignes d'adieu reconnaissant du bel exemple qu'elle a donné.
Pasteur de Valentigney
Ce chapitre peut se terminer par la constatation d'une étonnante analogie entre le " comportement " de la famille du pasteur, la dernière famille de sa lignée, et celle d'un de ses petits-fils canadiens, Louis Frédéric (I-I-3)
|
le pasteur Auguste Frédéric marié en 1808 |
le petit-fils Louis Frédéric marié en 1870 | ||||||||
|
Fils |
Filles |
Fils |
Filles | ||||||
Total |
3 |
7 |
4 |
7 | ||||||
Décédés (jeunes) |
- |
- |
2 |
- | ||||||
Destin inconnu |
1 |
- |
- |
- | ||||||
Marié/Mariées |
2 |
2 |
2 |
2 | ||||||
Célibataires |
- |
5 |
- |
5 |
La similitude est quasi parfaite ! Dans ces deux familles, les femmes n'étaient pas du tout enclines au mariage . . .
+ + + + + + + + + + +
NOTE / Dans sa lettre du 10 mai 1907 (page 12) l'instituteur Mettetal mentionne la " gd-tante Eugénie encore vivante et présumément âgée de 95 ans ". Or, l'article reproduit de la Feuille paroissiale de Valentigney (page précédente) rapporte qu'elle était décédée en 1895 . . . Il est difficile d'expliquer cette erreur de l'instituteur . . . Mais c'est bien la grand-tante Adèle qu'Aduire (I-II-1) visite en 1907.
Louis Auguste Frédéric était né à Valentigney, le 3 juin 1814. Le 3 juillet 1843, il s'embarquait , au Havre, sur le Sylvie de Grasse, à destination de New-York. Il avait donc 29 ans 1 mois. Qu'était-il adevenu de lui au cours de ces vingt-neuf années?
De son enfance et de son adolescence, rien n'a été relevé, ce qui est probablement normal. Il est normal aussi de supposer qu'il compléta ses études primaires à la satisfaction de ses parents et professeurs. Il dut ensuite, à un institut industriel du voisinage, acquérir les connaissances fondamentales de la mécanique. A ce point , il est permis de se demander si, vu le milieu dans lequel il vivait, il ne considéra pas la possibilité de continuer la tradition familiale et de se diriger vers " le ministère du Saint Evangile " ? Lui-même n'en a jamais dit mot à son épouse ni à ses enfants. Cependant, il a raconté à maintes reprises qu'il avait beaucoup voyagé par toute l'Europe afin de se perfectionner en mécanique, fonderie et même armurerie. En 1832, donc à l'âge de 18 ans, il entrait aux Crosettes, près de Chaux-de-Fonds, Suisse. Cette localité est approximativement située à quelque vingt-cinq milles de Valentigney. Simple " promenade " pour les gens de cette époque, habitués à voyager à pied ! Il faut considérer ici que l'Ancêtre, lors de ses pérégrinations à travers l'Europe, devait le plus souvent se déplacer à pied . . . Cette année 1832 marquait donc l'entrée de l'Ancêtre sur le " marché du travail " . A l'époque, l'expression n'était pas connue mais la population connaissait bien l'importance du travail ! C'était le 27 avril 1832 qu'il commençait son apprentissage, lequel dura trois années. Il demeura aux Crosettes une quatrième année comme " ouvrier mécanicien ". Il était promu dans cette discipline. Lorsqu'il quitta les Crosettes , le propriétaire et mécanicien en chef lui délivra le " témoignage de vérité" suivant:
Annexe Le soussigné, Charles Auguste Bourquin, mécanicien et
16 machiniste aux Crosettes, près Chaux de Fonds, Principauté
et Canton de Neuchâtel (Suisse), déclare et reconnais par les présentes que le nommé Louis Auguste Frédéric Parrot, fils de monsieur Auguste Frédéric Parrot, Pasteur de Valentigney et Président de la section Pastorale de l'Arrondissement de Montbéliard, département du Doubs, (France) a travaillé chez-moi à mon service et dans mes Atteliers pendant l'espace de quatre années consécutives dont trois en qualité d'apprenti, soit depuis le 27eme Avril 1832 jusqu'à pareille date de 1835 Et ensuite un an comme ouvrier mécanicien ajusteur, ou depuis le 27eme Avril 1835 à ce jour sousdaté. Et que pendant tout ce temps ce jeune homme s'est conduit d'une manière honnête, en remplissant constamment ses devoirs avec honneur, zèle, exactitude et même d'une manière exemplaire, qu'il n'est rien survenu à ma connaissance qui lui mérite le moindre reproche. C'est ce qui me procure l'avantage et la satisfaction de le recommander très particulièrement aux Personnes auxprès desquelles il aura l'honneur de se présenter, en les priant de bien vouloir l'accueillir avec bonté Au surplus, monsieur Parrot part franc et quitte de tous engagements envers moi et en apportant l'amitié et les regrets de toutes les personnes avec
lesquelles il a été en relation pendant son séjour dans cette contrée. A cet effet, c'est avec le plusgrand plaisir que je me fais un devoir de lui délivrer ce témoignage de vérité pour lui sevir et lui valoir comme de Droit at au besoin.
Ainsi fait et délivré sur sa demande, aux Crosettes, près Chaux de fonds, le sixieme juillet mil huit cent trente-six (6 juillet 1836)
Chs. Ate Bourquin
Le Maire et Chef civil en la juridiction de la Chaux de fonds dans la Principauté et Canton de Neuchâtel soussigné, certifie sincère et véridique la signature ci-dessus de M. Chs. Aug te. Bourquin mécanicien propriétaire demeurant en ce lieu en sorte que foi doit y être ajoutée. Chaux de fonds, 6 juillet 1836.
(Signature indéchiffrable . . .)
Ce document laisse . . perplexe ! Il est difficile de discerner s'il faut admirer les qualités de l'Ancêtre ou la délicatesse des sentiments exprimés . . .
L'alexandrin du grand poète vient tout normalement à l'esprit :
" Ah! Qu'en termes choisis ces choses-là sont dites . . . "
Quittant la Suisse, l'Ancêtre fait deux stages en Allemagne puis atteint l'Autriche où, en quittant l'atelier à Praz, la " recommandation " suivante lui est remise :
Kreuser
Annexe Nous soussinés, priviligiés en Autriche pour la fabrication des 18 amorces destinées aux fusils à percussion, certifions que Monsieur Louis Auguste Frédéric Parrot, de Valentigney a été
employé dans nos ateliers comme mécanicien depuis le mois de juin 1838 jusqu'à ce jour et qu'il les a quittés que sur sa demande expresse. N'ayant eu pendant tout ce temps qu'à nous louer de son travail, de son zèle et de sa conduite, nous n'hésitons pas à le recommander comme un homme actif, intelligent et rangé. Praz, le 30 mars 1839.
(Voir annexe pour la signature)
Il est manifeste que Louis Auguste Frédéric cherchait à diversifier ses connaissances tout en les perfectionnant. Sa décision était bien arrêtée de faire carrière en mécanique et machinisme. Au temps où il vivait, déjà la mécanisation dépassait l'âge de son enfance: l'invention de la bouiloire à vapeur venait de lui donner un élan formidable ! Les machinistes entrevoyaient donc un avenir très prometteur. Après son apprentissage, tel que décrit, l'Ancêtre prend emploi dans neuf ateliers différents, demeurant dans chacun suffisamment longtemps pour acquérir une nouvelle technique ou la connaissance d'un nouveau produit. Chaque fois qu'il délaissait un de ces ateliers, il requérait le "témoignage " de recommandation ou d'appréciation. Deux de ces "témoignages " viennent d'être intégralement reproduits; les autres se trouvent aux annexes indiquées dans le tableau suivant, lequel résume, d'une manière synoptique, les divers endroits où il travailla :
STAGES |
Période |
Voir annexe no | |||
Pays |
Ville |
Atelier |
|||
Suisse |
Chaux les fonds |
Crosettes |
27 IV 1832 - 6 VII 1836 |
16 | |
Allemagne |
? (a) |
Kreuser |
26 ? 1836 - 2 ? 1837 |
17 (b) | |
Allemagne |
Iéna |
Kreuser |
2 X 1837 - 5 V 1838 |
" | |
Autriche |
Praz |
Kreuser |
? VI 1838 - 30 III 1839 |
18 | |
Allemagne |
Berlin |
? |
14 V 1839 - 6 II 1840 |
19 | |
Allemagne |
Hamburg |
? |
28 V 1840 - 30 VII 1840 |
" | |
France |
Paris |
Aubert |
7 IX 1840 - 27 IX 1840 |
| |
- |
- |
Chevalier |
31 X 1840 - 9 I 1841 |
20 | |
- |
- |
Froment |
13 VII 1841 - 26 II 1842 |
& (c) | |
- |
- |
(Police: vu |
pour Montbéliard) 1 III 1842 |
21 | |
- |
- |
Froment |
9 III 1842 - 29 XII 1842 |
||
|
(a) Nom de la ville illisible ;
(b) Ecriture impossible à déchiffrer ; aucune traduction ;
(c) Quelques pages seulement du carnet de travail sont reproduites ;
Ces documents, en plus son extrait de naissance et son passeport, furent conservés par l'Ancêtre ; son fils ainé, Frédéric (I-I-3) en eut ensuite la garde, puis son fils Hervé (I-II-6). En 1972, ils sont en la possession de Clément (I-III-15).
Louis Auguste Frédéric travaillait à l'atelier Froment , à Paris, lorsque son père , le pasteur Auguste Frédéric, décédait le 11 février 1842. Ce fut sans doute avec un retard que la nouvelle lui en parvint parce que son carnet de travail a été visé par la police " vu pour Montbéliard ", le 1 mars 1842. Ce visa était requis de tout ouvrier qui devait délaisser son poste pour raison majeure. Le 9, l'Ancêtre était de retour à Paris et reprend son travail chez Froment. Il quittait définitivement cet atelier le 29 décembre et son carnet ne comporte aucune autre entrée.
Il y a lieu de supposer qu'il rejoignit sa famille et que, entre frères (lui et Valentin , car Charles était déjà établi à Boston) et soeurs, la conversation devait souvent couvrir le sujet de l'émigration . . . Charles avait déjà dû écrire et inciter les uns et les autres à le rejoindre ! Dans le journal local " Le Montbéliard " un article concernant le savant Georges Frédéric Parrot (1767-1852 : d'une branche collatérale, qui était devenu célèbre en Russie) comportait les lignes suivantes : (voir page 37).
" . . . à cette époque, les jeunes montbéliardais, filles et garçons, ayant reçu quelque éducation, devaient s'expatrier pour trouver une situation en rapport avec leurs capacités. Dans chaque grande ville russe il y avait une colonie de montbéliardais . . . . "
Les " jeunes montbéliardais " n'avaient point connu la révolution ni Napoléon ! Mais ils subissaient le contre-coup de l'une et de l'autre . . Ils vivaient sous Louis-Philippe (1830-1848) et le second empire de Napoléon III était à l'horizon. Ils vivaient dans un climat politique d'insécurité. Toute l'Europe entendait l'appel du Nouveau-Monde dont les richesses , et principalement, l'éloignement des conflits, étaient attrayants . . .
Louis Auguste Frédéric obtient son passe-port, à Bésançon, le 20 avril 1843. Le 2 juillet suivant, il quittait le pays de ses ancêtres pour devenir l'Ancêtre d'une nouvelle famille dans un pays nouveau . .
Mais le " destin " devait modifier son projet !
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Visa à l'angle gauche supérieur du verso du passe-port